Les records de Guyane

Les records de Guyane

28 mars 2019 3 Par Florian

Alors que le soleil se couchait sur le centre Kalawashi, nous nous retrouvions sous la hutte principale du camp. Un homme installait là son équipement. Jean Marie Prévoteau, secrétaire des guides de Guyane avait ce soir un objectif : nous faire découvrir, à travers sons, images et vidéos, ce que la Guyane a de plus extraordinaire à nous offrir. Son exposé avait pour but de nous faire découvrir les domaines dans lesquels la Guyane se démarquait, nationalement ou internationalement. En somme, ses records sur le plan humain, administratif, floral ou animal.


Jean-Marie Prévoteau

En effet, si certains oublieraient presque l’existence de ce territoire au sein de la France, c’est pourtant l’un des endroits les plus particuliers et impressionnants de notre pays. Et cela dépasse de très loin la présence du plus grand spatioport mondial.

L’intervenant commença par les records humains. Parmis de nombreuses figures sportives ou culturelles les trois plus marquantes sont sûrement politiques. La première sera familière de quiconque est déjà venu en Guyane car l’aéroport de Cayenne porte son nom. Félix Eboué est un homme politique Guyanais qui fut le premier petit-fils d’esclave administrateur colonial. Membre de la section française de l’internationale ouvrière, il fut un résistant de la première heure lors de 39-45 aux côtés de De Gaulle. Il y eût aussi Gaston Monnerville, premier président du sénat originaire de l’ancien empire colonial. Et enfin, Christiane Taubira, première ultramarine garde des sceaux dont la plus notable action fut d’autoriser le mariage pour tous.

Adolphe Sylvestre Félix Eboué aux côtés du Général De Gaulle

Vint ensuite la longue suite des exploits “administratifs” de la Guyane. Si ce département est le plus grand de France on compte également plus de 15 communes Guyanaises parmi les 20 communes françaises les plus étendues en superficie. La Guyane possède également les seules îles au large de la côte dans un rayon de 2000 km à la ronde et la plus longue frontière avec un autre pays (le Brésil).

Inutile de dire qu’au niveau des records floraux, la Guyane n’est pas en reste. Avec le plus grand territoire forestier européen, la Guyane cumule savane, jungle à flore carabaïbéenne au nord, et jungle à flore amazonienne au sud. Vous pourrez trouver sur le sol guyanais une mauvaise herbe bien particulière qui replie ses feuilles si vous vous en approchez. C’est en fait la plante non carnivore avec le temps de réaction le plus rapide au monde. Si vous rentrez plus profondément dans la forêt, vous pourrez tomber sur l’un des arbres les plus solides au monde qui fera faire des étincelles à la plus puissante de vos tronçonneuses.


Aïto ou « arbre de fer »

La faune succéda ensuite à la flore avec des records encore plus étonnants. On trouve bien sur la Théraphosa Leblondi : l’araignée la plus grosse au monde, de la taille d’une assiette pour les plus grandes, la fourmis “bullet ant”, dont la piqûre est la plus douloureuse (comparable à un coup de feu), les araignées ouvrières, qui du haut de leur 5 millimètres arrivent à bâtir des toiles de plusieurs mètres carrés en coopérant. Mais aussi des espèces d’aigles, de caïmans, de variétés d’insectes, de crapauds et de serpents faisant partie des plus grosses de leur genre.

Théraphosa Leblondi

Du côté des mammifères on trouvera le mouton-paresseux, animal pouvant se vanter d’avoir le cycle de digestion le plus lent (une semaine en moyenne), la loutre géante capable de rivaliser avec les pumas et le Cabiaï, le plus grand rongeur au monde. Ceci est bien sûr une infime partie de la flore et de la faune guyanaise tout à fait gigantesque. Pour finir avec un dernier record, et pour confirmer le gigantisme de cette région, il y a plus d’espèces d’oiseaux en Guyane française que dans tout le continent européen.

Mouton Paresseux


Cabiaï

Ces records doivent nous rappeler à quel point ce territoire est précieux, la France a la chance d’avoir cette richesse  et se doit de la protéger et de prendre soin de ses habitants au même titre que pour la métropole. Nous avons un devoir, nous qui sûrement travailleront avec les industries spatiales qui exercent sur ce sol. Nous avons le devoir de toujours s’assurer que notre volonté spatiale n’empiète jamais sur la santé des terres guyanaises.