Poèmes sur la Guyane

Poèmes sur la Guyane

31 mars 2019 1 Par Florian
Descente

Nous baignions alors dans un océan d’azur,
Où ciel et mer, dans un balai  se côtoyaient,
Flottants dans notre avion, baignés d’un air pur,
Un air qui bientôt, allait se raréfier.

Soudain, quand la lente descente s’amorça,
L’azur fit place aux masses grises opaques,
Sous les turbulences l'horizon bascula,
Et nous plongions dans les abîmes démoniaques.

Mais disparurent les ténèbres nuageux,
Pour laisser la place à la verte immensité,
Une mer entaillée par de longs bras boueux :
La rivière abreuvant la Forêt des forêts.

Et devant nous, la jungle en un point s'écartait,
Nous présentant une étroite piste sommaire,
Sur laquelle l'avion en fracas s'est posé,
Pour finalement nous rapatrier à Terre.

La porte  s'ouvrit et l'atmosphère soudain,
Emplit nos frêles poumons d'un air étranger,
Par chaque inspirations nos gorges inondées,
Dans la lourde humidité pareille à un bain.

Mais l'air si lourd et la chaleur si moite,
Les nuages si gris et la jungle si sombre,
Parmis tout cela, rien ne pouvait jeter d'ombres,
Sur ce voyage dont nous tous avions tant hâte,

Le feu de la Guyane brûlait dans nos yeux.


§§§


Gardée dans la forêt,
Une espèce se cachait,
Y eût il un arbre pour seulement la dépasser.
A un instant seulement, on peut la voir passer,
Ne restant qu'un moment, avant de s'envoler,
En filant son fil hors de la canopée.


§§§


Combustion

Sur la base toute entière, le calme se fit,
Et les chiffres scrutés défilaient lentement,
La sueur perlait, le stress grandissant,
Et la jungle et la faune, et le vent et la pluie,
De tout cela non rien, plus rien ne faisait bruit.

La grande dame était, sur son pas reposée,
Pointée vers les cieux, en attendant son heure,
Pareille à ses aïeux, ses quatres grandes sœurs,
Elle décollera, et laissera s'embraser,
Un air sous fusion, que son corps enfermait.

Les cigales s'étaient tues.
La faune disparue.
Le temps suspendu.

Et soudain l'étincelle jaillit !
Des boosters sortit un incendie,
Un feu qu'un déluge transforma,
En une vapeur qui partout s'écrasa,
Les carnots semblables aux enfers,
Crachants les flammes de Lucifer,
Projetants partout sur la forêt,
Une lumière ocre, un souffle braisé.

Le corps entier se souleva,
Et lentement il s'arracha,
Faisant trembler l'air et la Terre,
Jusque dans la forêt primaire.

Par la gravité il n'était plus attiré,
Il n'y eut plus que les étoiles qu’ il visait.


§§§


L'oiseau et la fusée

Il vécut toute sa vie dans la jungle profonde,
Volant d'arbre en arbre par dessus les rivières fécondes,
Le sommet des arbres était son foyer et les racines sa cantine,
De temps en temps il s'envolait, pour dépasser les plus hautes cimes,
Et contempler l'immensité,
D'une terre immaculée.

Mais un jour tout bascula,
Le calme disparut sous un bruit insoutenable,
Et même l'arbre le plus stable,
En quelques instants s'effondra,
La faune courut pour s'enfuir,
Ne pouvant que laisser la flore,
L'abandonnant à son triste sort,
Car aucun arbre ne put courir.

Heureusement il survécut,
Volant haut, jusqu'à ce qu'il n'en puisse plus,
Il put alors voir le béton,
Recouvrant ce qui fut sa maison,
Mais un jour il revint,
Un autre oiseau il rejoint,
Bien plus étrange et bien plus haut,
De tout les plumages blancs, il devait avoir un des plus beaux.

À un moment l'oiseau blanc s'envola,
Il avait dû battre des ailes tellement fort, qu'un incendie il déclencha,
Notre ami ailé décida de le suivre,
Mais il ne pouvait voler si haut pour survivre,
Il dut se résigner à redescendre,
Sur une branche à la dérive il put attendre,
Flottant dans l'océan et épuisé,
Perdu dans l'azur sans même un foyer.

Mais son ami blanc revint en parti,
Il tombait du ciel, ayant perdu ses ailes,
Il avait dû dans sa course, s'approcher trop près du soleil,
Ils finirent tous deux, dérivants à l'infini,
L'un vécut en ce noble lieu,
Qu'est la jungle tropicale,
L'autre côtoya les cieux,
L'espace et les étoiles.